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Bastia – Port Camargue (juillet-août 2011)

vendredi, août 26th, 2011

Bonjour à la famille et à tous les amis qui nous suivent depuis 2006,

Ceci est certainement notre dernier billet, à moins que nous fassions encore une petite croisière entre septembre et octobre ? Pas sûr, la région du Golfe du Lion ne nous plait pas trop: pas d’îles à part les Baléares que nous connaissons déjà, tout est plat et en dunes, peu de profondeur d’eau…..quand on a été trop gâtés en Grèce et en Turquie !

Nous vous avions laissée le 4 juillet à Bastia, sur la côte Est de la Corse, une étape très agréable. Avant notre dernière nuit de traversée sur la Côte d’Azur, nous nous arrêterons encore à Macinaggio, où 50 – 60 nds de libeccio nous avaient cueillis en juin 2001, à 03h du matin en arrivant au Cap Corse.

Nous y arrivons le mercredi 6 juillet, après une courte étape de 3 h de voile/moteur, avec un petit 1-2 SSE. Macinaggio n’a pas beaucoup changé en 10 ans. Si le port s’est agrandi, le village est resté très sympathique, même si les restos ont envahi tout le bord de l’eau. On y mangera la meilleure pizza du périple !

C’est le moment de suivre la météo pour s’assurer une dernière traversée de nuit la plus tranquille possible. Nous avons rendez-vous à Golfe Juan avec Jacques et Jean-Pierre, avec lesquels nous nous sommes suivis de Villasimius à La Caletta, par Porto Corallo et Sta Maria di Navaresse.

La météo pour la nuit du 7 au 8 juillet est bonne, avec des vents ESE annoncés à 5-10 nds et une mer belle à peu agîtée. Nous quittons Macinaggio à 5 h de l’après-midi et profitons d’un coucher de soleil de carte postale. La nuit sera magnifique, et les voiles resteront ferlées: on ne peut pas traverser à 2-3 nds ! Un peu de vent E à NE nous permettra de les aérer au matin, en vue du Cap d’Antibes, et nous arriverons à Golfe Juan juste à l’heure pour dîner. Nous avons réservé une place par recommandation de l’ami Jacques, et le ponton H nous attend. Très bonne place à prix raisonnable pour l’endroit et la saison, à € 28/j (il vaut mieux connaître quelqu’un du port public, car la marina qui accueille les visiteurs, le port Rayon, demande plus de € 50. Merci Jacques !

Nous restons à Golfe Juan jusqu’au 9 juillet, le temps de partager un apéro sympa avec nos amis locaux.

Départ pour Port-Cros, à 45 Nm, le samedi matin 9 juillet. Pas de vent, mer agîtée par les bateaux moteur qui vont dans tous les sens et adorent vous passer devant ou10 mà côté, et arrivée à 15 h à Port-Cros: l’enfer ! La zone de mouillage a été repoussée en pleine mer, car l’ancien a été équipé de 45 corps-morts loués € 25/jour. Nous nous approchons tout doucement du dernier encore libre, Trudy est prête à le prendre depuis la jupe arrière, quand un Français juillettiste primitif nous passe à 5 nds et s’arrête pile devant la bouée. Je demande une explication: j’y étais avant vous ! C’est ça, la Côte d’Azur en juillet-août; on le savait, mais on est quand-même surpris. Ma réponse est censurée par la morale, mais approuvée par les voisins qui ont suivi le coup !

Nous visons une place en bout du ponton 2 où on pourrait se mettre à l’ancre dans une profondeur d’eau de 2,5 à3 m, , mais un petit voilier (Français également, il y en a beaucoup de sympas !) se dégage d’une place. Nous pouvons donc en 2 fois, car il y a 20 n de vent de travers, prendre la pendille et se mettre cul au ponton. Les restos sont au gout actuel: accueil à peine poli, chers, pas de choix et pas bons ! Il y a 20-30 ans, on mangeait un super loup au fenouil grillé sur feu de bois chez le pêcheur qui était le seul habitant à vivre toute l’année sur cette petite île. On ne l’a pas retrouvé. L’île est heureusement classée réserve naturelle et parc national, et n’a pas changé: on ne peut rien y construire depuis 40 ou 50 ans. Les promenades sous les pins y sont toujours très agréables. Le lendemain, on a un nouveau voisin: un moniteur UCPA qui promène des jeunes sur un First 31.5. Il fait chaud et il n’a rien pour se protéger du soleil. Le captain lui propose de lui prêter le grand parasol carré bleu qu’on employait avant d’avoir un bimini. Il en est tellement content qu’il veut l’acheter pour mettre sur son bateau personnel. C’est parti: on a commencé à vendre Shogun, mais en pièces détachées !!

Nous repartons le mardi 12 tôt le matin, avec un vent d’Est à 2 Bf, qui forcera vers midi à 6-7, et qui nous poussera toute la journée sous génois tangonné. Nous arrivons vers 15h30 au Port Frioul, avec toujours un vent de SE respectable. Le garde-port nous aide à prendre une bouée au fond du port. Le clapot rentre directement et vient taper au fond, mais rien de désagréable.

Mercredi 14, nous dessalons le bateau et profitons de le tourner étrave à quai, car du mistral est annoncé pour 2-3 jours. Nous serons ainsi bien protégés sous notre grande capote.

En fin de matinée, nous prenons la navette qui nous amène en 15 mn au Vieux Port de Marseille, en longeant le château d’If: magnifique. Nous faisons notre ravitaillement, car il n’y a pas grand-chose au Frioul, et mangeons une superbe « marmite du pêcheur » au restaurant La Marinière. Retour au Frioul après une bonne averse, et nous avons un nouveau voisin Hollandais qui a dû quitter le Vieux Port à cause du feu d’artifice du 14 juillet. Ce couple est très agréable et nous avons un bon contact.

Et le mistral annoncé se lève, pas triste, à 30 nds avec rafales à 40. Nous sommes bien abrité derrière la haute digue qui relie les îles de Ratonneau et Pomègues. Avec notre voisin, nous demandons à la Capitainerie de venir avec leur zodiac nous poser une amarre supplémentaire sur une bouée libre, entre nos 2 voiliers, que nous partagerons comme sécurité. Et ce n’est pas de trop, pendant la nuit, l’amarre première du voisin s’effiloche complètement, car l’oeil de la bouée sur lequel elle est frappée présente des esquilles. Jusqu’au matin, il tiendra sur notre 3e bouée de sécurité: Le matin venu, il plonge et remet une nouvelle amarre, cette fois par l’intermédiaire d’une manille en acier. Ce mistral durera jusqu’au vendredi soir. Il est fatiguant, et les embruns passent par-dessus la grande digue

Le samedi matin, le pont du bateau est trempé, ce qui confirme la météo du jour: pas de Nord, mais des petits vents variables de 5 à 10 nds.

Départ à 6h15 pour notre dernière étape sur Port Camargue. Un peu de voile et beaucoup de moteur (tiens, j’ai dû déjà écrire ça !) beaucoup de houle résiduelle, d’où les sandwichs de midi que je confectionne et qui sont à ramasser en pièces détachées sur le plancher, et arrivée à 16h00 à Port Camargue, après 60 Nm assez agîtés (merci Dr Stugeron)

Un employé de Philippe Ettore nous aide à amarrer devant le magasin, tout au fond de la marina, bien abrité de tous les vents, qu’ils soient N en été ou S en hiver, dans une zone sécurisée (inaccessible au public la nuit) et sans aucun bruit. M. Ettore nous fait une fleur pour € 290/mois, yc eau et électricité parce que nous allons hiverner sur son chantier. A titre de comparaison, une nuit d’escale pour un voilier de12 mà Port Camargue est à € 41 !

Cette dernière étape est « fêtée » par un bon filet de boeuf accompagné d’un respectable Château la Lagune 1990 qui a fait toute la croisière depuis 2006 au fond d’un coffre…qu’est-ce qu’elle a été bonne !

Nous avons signé avec Ph. Ettore un contrat de courtage sans exclusivité, et Shogun est cette fois vraiment en vente.

Jusqu’à aujourd’hui, nous partageons nos journée entre maintenance et entretien du bateau, promenades au Grau du Roi, Aigues-Mortes, ravitaillement, et bonnes siestes l’après-midi quand il fait chaud. Nous sommes à 20 mn à pied du Grau du Roi ou des super-marchés, par des petites routes bien abritées du soleil par les pins parasols.

Nous allons rentrer à Montreux ce lundi 29 août en train, et redescendrons au bateau vers mi-septembre en voiture. Nous profiterons alors de l’automne loin des foules de juillet-août pour faire des balades en Provence, dans le Languedoc-Roussillon, et peut-être une inclusion jusqu’en Espagne.

Shogun sera mis à sec fin octobre-début novembre, et ce sera là la fin d’une belle aventure, un rêve que l’on aurait peut-être dû prolonger 1 ou 2 ans en Grèce et en Turquie, quelques rencontres magnifiques, beaucoup de très agréables, surtout des amis Grecs extraordinaires, de grands, beaux et longs séjours chez les gens et les chats de Trizonia avec de bons amis français,suisses ou italiens, la grande découverte que celle de l’amabilité et l’hospitalité du peuple turc, les bonnes et moins bonnes surprises de l’Afrique du Nord, sans parler d’un magnifique séjour d’un mois à Malte.

Et surtout: aucune panne, pas de casse, pas de maladie ou d’accident grave, quelques petits bobos inhérents à une vie de plaisanciers, que du bonheur !

Nos projets n’ont pas changé: remplacer Shogun par un bateau en acier pour visiter l’Allemagne, la Belgique et la Hollande par les fleuves et les rivières, et un séjour de quelques mois en Australie…dans quel ordre, quand ??

Encore merci de nous avoir suivis, et à bientôt pour les prochaines aventures de Shogun II

Un lien intéressant: www.ettore-yachting.com

 Port Camargue, le 25 août 2011