Archive for mai, 2009

Cappadoce (mai 2009)

vendredi, mai 29th, 2009

 Cordial bonjour à tous et bisous à toutes !

 Ce début mai, nous sommes toujours à Yacht Marina Marmaris, ponton Jüliet, en compagnie de notre Princesse. Le bateau est fin prêt, sauf les teack que nous n’avons pas pu faire : c’est pas indiqué, si l’huile de teack fraîche émigre partout sous les pattes du chat !

Nous avons trouvé une bonne voiture, une Hiunday Accent diesel presque neuve : confortable, des reprises fantastiques et une consommation de 5,5 l/100km : c’est exactement ce qu’il nous faut pour notre périple en Cappadoce. Nous l’avons heureusement louée pour 10 jours, car le 4 et le 5 mai il pleut, et nous perdons ainsi 2 jours.

Départ donc le mercredi 6. Sur les conseils de notre ami Théo de Carioca, pour ne pas faire l’aller et retour par le même trajet, nous avons décidé de descendre la côte Sud et de rentrer par l’intérieur du pays. La route de la côte, excellente comme toutes les routes turques, nous mène par Antalya, où, à quelques km au Nord, nous pouvons visiter le magnifique théâtre romain d’ Aspendos, très bien conservé. Puis nous reprenons la route par Alanhya, horrible station balnéaire avec des centaines d’hôtels plus kitch et moches les uns que les autres. Nous passons notre chemin et tirons jusqu’à Guzipasa, petite ville touristiques agréable où, sur les conseils d’un policier qui nous demande des nouvelles de Neuchâtel Xamax et de Akan Yakin (ce ne sera pas le dernier, malheureusement pour nous !) nous trouvons, en retrait de la mer, au calme une pansyon très sympa, l’hôtel-pansyon Delphin. Après 9 h de route et 510 km, on en a assez pour ce premier jour.

Le soir, pendant le repas, des Allemands qui font le même tour que nous mais dans l’autre sens, nous apprennent avec un petit sourire que demain nous attendent 150 km de route sinueuse-montagneuse….en réalité plus de 200 km en 5 h !! Peu après Silifke, un magnifique château dans l’eau, (Kiskalesi) et enfin une route plus facile. Peu avant Içel (Mersin) c’est même l’autoroute qui va nous mener jusqu’à Nigde, 80 km au Sud du triangle Nevsehir-Avanos-Kayseri (tapis) qui forme les Cappadoce. Aux environs de Nigde, nous visitons un très beau monastère creusé dans la roche, avec des fresques encore très belles : Erkigümüs…ch’te jure, ces noms à coucher dehors… ! Puis comme nous n’avons pas envie de dormir à Nigde (trop grande ville) nous poussons au Nord avec un arrêt à Derinkuyu, où nous visitons la plus grande ville souterraine du site. Il y en a env. 200 dans la région. Elles datent probablement du IVe siècle av. J-C, creusées par les Hittites. Elles étaient reliées par tunnels à toutes les habitations en surface et servaient de refuge à la population. A l’époque bizantine, ce sont les Chrétiens qui s’y cachaient pour célébrer leur culte. Celle de Derinkuyu est impressionnante. Elle pouvait abriter 10’000 personnes, sur 8 étages creusés jusqu’à une profondeur de 85 m. Il y avait : chambres d’habitation, écuries, dépôt de provisions, celliers, églises, réfectoires, salles « d’école », puits et réservoir à eau. Les accès étaient défendus par des meules de pierre de 500 à 700 kg que l’on roulait et bloquait de l’intérieur, et la ventilation par des dizaines de cheminées avec ouvertures en surface dissimulées. Elles ont été habitées jusqu’en l’an 800 environ. Environ 10 % de cette ville ont été mis à jour et peuvent être visités.

Ici nous ne trouvons que 2 « hôtels » s’apparentant plus à l’hôtel du Pou-Nerveux qu’au Hilton. Un couple turco-français nous parle de la pension Travellers Cave, creusée partiellement dans le tuf, très sympa et avantageuse. Elle se situe à Göreme, coeur de la Cappadoce, soit encore 60 km. Il est déjà 18h, nous avons déjà roulé 540 km et je rechigne un peu, mais comme Trudy ne veut absolument pas se passer au DDT demain matin…départ pour Göreme. Nous ne le regretterons pas : l’endroit est magique et l’accueil chaleureux. Nous recevons la plus belle chambre de la pension, avec vue magnifique, chauffage central (nous sommes à 1250 ms/mer) et douche-wc-lavabo. Super, pour le prix de 80TL (60 Sfr) par jour avec petit-déjeûner et souper, 1 bt de vin comprise !!

Le père du tenancier ayant aussi une petite agence de voyage, nous décidons de poser la voiture 2 jours et profiter de ses tours organisés en minibus : 1 ça nous reposera, 2 je pourrai voir autre chose que la route, 3 nous sommes sûrs ainsi de ne rien manquer, et 4 si on additionne le prix des entrées dans les différents sites et le copieux repas de midi, ça nous coûterait presque aussi cher de le faire individuellement avec notre voiture.

Vendredi 8 mai, il fait enfin très beau et nous entreprenons le « Green Tour » Départ de la pension à 9h30, nous sommes 10 dans le minibus, d’au moins 6 nationalités différentes (suisses Romand et Suisse Allemand comptant pour 1 !). Nous commençons par un « arrêt japonais » = arrêt photos sur Göreme, puis Derinkuyu la ville souterraine de hier soir, et une randonnée pédestre d’env. 1 h dans la vallée d’Ilhara, magnifique canyon de 14 km dont les falaises verticales sont percées d’habitations et d’églises. Dîner au bord de la rivière, puis Ushisar pour des formations rocheuses extraordinaires (ce mot revient toujours, en Cappadoce !) une magnifique église dont je me rappelle plus le nom, on en a vu tellement, la vallée des pigeonniers (anciennes habitations troglodytes aménagées) et une petite dégustation de vins locaux. Belle journée.

Le lendemain, c’est le « Red Tour » le musée à ciel ouvert de Göreme qui abrite un labyrinthe  de monastères et d’ églises le tout creusé dans le tuf, avec des fresques religieuses très bien conservées. Puis c’est  Avanos, le fief des potiers, un repas dans un restaurant de 400 places env. entièrement souterrain et la région d’Ürgüp, ses cheminées de fées et sa vallée de l’imagination : ces formations rocheuses forment en effet des figures étonnantes. Retour à la pension avec des images plein la tête et repas du soir, entourés des chats du lieu.

Le dimanche 10 mai, reprise du volant et du chemin de retour. A la sortie de Aksaray, petit détour pour admirer le caravanserail de Sultahani, immense et entièrement conservé (on est sur la route de la Soie, et ces abris  existaient tous les 30 à 40 km, pour assurer la sécurité des caravanes de chameaux et de leurs charges précieuses pdt la nuit). Puis c’est la longue route droite du plateau d’Anatolie, avec de nombreuses communautés de nomades………et son radar ! Je me fais piquer à 50 km de Konia, à 126 km/h à la place de 90 : prrrrrrrroblem, me dit un des 2 policiers débonnaires, pendant que l’autre me met gentiment la main sur l’épaule…en me demandant si je connais Neuchâtel Xamax… et Akan Yakin. Et tout ça me coûte, après rabais de 25 % ( ?), la somme de 200 TL          (Sfr. 150.–). On ne m’y reprendra plus. Après Konia, encore 200 à 250 km jusqu’au lac d’Egirdir, à 900 m d’altitude, avec de magnifiques eaux turquoises. On y passera une nuit très agréable chez des gens charmants, avec tout un étage de la villa pour nous, et souper-poisson monté dans la chambre

Lundi 11, c’est le retour à Marmaris, par Isparta, Denizli et Ula, pour éviter Mugla : 720 km en 2 jours et des routes faciles.

Le mardi, pour profiter de la voiture que nous avons jusqu’à mercredi, un très agréable repas à Cynar, à 30 km de Marmaris, restaurant de plein air que nous avaient fait découvrir Bernard et Anne-Marie en avril et le mercredi,  un très joli itinéraire nous promène à Datça, Orhaniyé, aux chutes d’eau de Turgut et à Bahiyr, village dans la montagne dont la place centrale est ombragée par un platane qui « aurait » 1900 ans, qui a 35 m de hauteur, le tronc 8,7 m de diamètre et dont la couronne ombrage une surface de 700 m2…impressionnant, et très beau.

Retour à Marmaris par une très belle route de montagne dans les forêts de pins, et restitution de la voiture. Elle nous aura permis de parcourir 2’200 km, de voir des paysages extraordinaires et de côtoyer des gens généreux, serviables et chaleureux ; c’est souvent plus agréable que le bord de mer, comme partout autour de la Méditerranée pourri par le tourisme, même si ce n’est ici pas comparable avec la Côte d’Azur, l’Italie ou l’Espagne.

Fin de l’épisode motorisé, nous retrouvons notre lit sur l’eau…et notre Princesse, celle qui est toujours de bonne humeur quand elle a faim ou quand elle dort ; mais je l’adore…quand elle dort !

Nous signons un contrat annuel à la marina, à des conditions très favorables (env. le même prix pour Shogun qu’à Montreux, mais sortie, mise à terre pour l’hiver et remise à l’eau y c.) De plus, les mois pdt lesquels nous ne sommes pas à la marina nous sont ristournés, jusqu’à concurrence de 4 mois maxi.

Et enfin samedi 16 mai, au revoir aux amis et connaissances, et départ pour une première étape traditionnelle chez notre pote Barbarossa, à Bozük bükü. Dimanche nous partons à Symi pour refaire la cave du bord. Nous mouillons dans la baie Pedhi et je pars en bus à Symi town faire les commissions. Surtout des côtelettes, qui nous manquent depuis 1 mois, du bon fromage, de l’ouzo, de la bière et du vin. C’est la même vendeuse que l’an passé, qui se rappelle que c’est la période de mon anniversaire, et qui m’offre à nouveau une bouteille de champagne ! Sympa.

Retour à Pedhi où j’ai laissé le bateau à l’ancre sous la surveillance de Trudy et 1 heure après, tous nos achats nous sont livrés sur le rivage. Plus qu’à transférer à bord en dinghi. Escale le lendemain dans la très belle baie de Panormitis, au Sud de Symi, et retour à Bozük bükü où nous laissons un peu d’ouzo des îles à Barbarossa. Il nous offre alors un très bon repas de poissons, très largement arrosé !

Le jeudi, nous partons pour Semiliyé, que nous ne connaissons pas. A part les pontons de restaurants, il y a maintenant un ponton public, avec pendilles, eau et électricité. Il est payant (15TL/j = 10 Sfr) mais nous dispense de « l’obligation » d’aller au restaurant tous les soirs. De plus il y a un joli village, des épiceries bien achalandées…et un boucher. On achète un demi filet de bœuf, pour Sfr. 16.–/kg ! Et comme il est trop frais, il tient plus d’une semaine au frigo. Nous restons 2 jours et je profite du barbier local pour une coupe de cheveux…c’est toujours une aventure dangereuse, avec passage des oreilles au lance-flamme pour brûler les poils ! Samedi 23 nous partons pour Orhaniyé, à 10 Nm. Il fait très beau et tout se fait de nouveau à la voile. Il n’y a pas de place chez Sali Ersoï, alors nous squattons le ponton suivant, très sypa également. Le dimanche, profitons de la cabine tél. sur la plage pour nos appels habdomadaires, et décidons de partir pour une baie nommée Bencik, à 10 Nm également. Magnifique navigation, mais le pilote automatique en perd le Nord. Je sors le mode d’emploi et ne parvient pas à le re-calibrer. Ce n’est pas grave pour les petites étapes que l’on fait par ici, et je remets ça à plus tard. 2  jours magnifiques au fond de cette magnifique crique, profonde de 2 km et avec des pins jusqu’au bord de l’eau. Pratique pour embosser ! De plus il y a très peu de bateaux, car le guide Imray parle d’ici comme lieu de reproduction de requins, profitant des eaux chaudes de la baie. On s’est baignés, et il ne nous manque pas un bourrelet…dommage !

Retour à Orhaniyé le 26, où Trudy profitera du wireless pour poser ce message et les photos  sur le blog. Je téléphone à Paris pour un conseil au sujet de mon pilote, et je comprends que le mode d’emploi est mal traduit ! On devrait réussir le re-calibrage à la prochaine sortie.

La suite du programme devrait nous mener encore à Semiliyé demain, où nous retrouverons les amis Bernard et Anne-Marie (et rachèterons du filet de bœuf), puis passage à Symi et direction Kos. Rien de bien établi, ça dépendra des vents du Nord qui commencent à s’établir.

Amitiés à tous et à toutes, gros bisous à Magali et à la Mamma.

 Shogun / Jurg & Trudy, le 29 mai 2009