Paxos-Italie-Sicile-Malta (août 2010)

 Grand bonjour à tous ceux qui nous suivent, famille et amis!

 Nous vous avons quittés le 7 août en Grèce, à Port Gaïos sur l’île ionienne de Paxo. Nous y sommes restés encore quelques jours, n’étant pas pressés, et conscients que ce sont-là nos derniers jours en Grèce. Enfin le mardi 10, dernière étape hellène à Palaïo Kastritsa, au Nord de la côte Ouest de Corfou. Nous trouvons une jolie place à l’ancre au bout d’un nouveau petit ponton flottant, qui se révélera même un peu dérivant lorsque le vent du Nord se lèvera ! Le voisin brésilien a la bonne idée de partir le lendemain: nous levons l’ancre et prenons sa place à quai…c’est plus confortable, on sent moins les déplacements du ponton !

Vendredi 13: cette fois c’est l’émotion, nous quittons (définitivement ?) la Grèce. Départ à 6h du matin pour une longue étape de 70 Nm jusqu’au talon de la botte italienne, Santa Maria di Leuca. Nous avons tout le jour des vents variables en direction, et entre 1 et 4 Bf. Nous ferons plus de la moitié du trajet au moteur, 1/4 à la voile et le reste voile-moteur. Arrivée à 17h00 au même quai où nous avons rencontré Sugus en 2006, mais maintenant équipé en pendilles, eau et électricité. Dessalage du bateau et de l’équipage, commissions, et notre première bonne pizza en Italie. Lendemain, avec une météo favorable: 3 Bf Ouest tournant Nord, donc très bonne pour nous, départ matinal, à 5h45 pour Crotone, en Calabre. Ce sera une longue étape avec les mêmes proportions de voile et moteur, avec une arrivée à 18h00 à Crotone, dans le port de commerce, à quai de la station de carburant. Pas jo-jo, mais pratique pour nous, car nous avons décidé de souper à bord…le souvenir de la vaine recherche d’un restaurant  de 2006 est encore vivace, et à Crotone, il n’y a rien à voir !

Le repos sera pour plus tard, re-départ le 15 à 5h45  pour la dernière étape avant la Sicile : Roccella Jonica. Dans ce Sud italien, quand la météo est favorable, il faut avancer ! A nouveau beaucoup de moteur, et 1 heure de radar entre 9h et 10h : brouillard réduisant la visibilité à moins de 100 m. Avons mis la traîne à l’eau : ½ heure plus tard, 1 jolie bonite de 2 à 2,5 kg, ma première prise à la traîne, mais ce n’était que le début. 1 heure plus tard, le moulinet se déroule à toute berzingue ! du gros, tellement gros qu’on n’a pas pu le monter à bord. On lui a tapé dessus comme des sourds, passé une corde à travers la mâchoire et traîné tout près derrière le bateau pour qu’il ne se fasse pas bouffer (voir le vieil homme et la mer, merci Ernest !). Bref, à 16h30, nous sommes amarrés à un cat-way, et le thon de 55 kg (voir photo) nous paiera 1 semaine de vacances ! A propos, merci à la maison Cherix pêche et électro-ménager à Blonay pour le don du matériel de traîne : du solide ! Mais heureusement que j’avais doublé le fil de 50/100e, ça n’aurait jamais tenu autrement. Bon, amarrés au cat-way, mais pas d’eau ni d’électricité. Le préposé viendra quand même encaisser € 20/j . Les 2 premiers jours, on passe à la caisse et les 2 suivants, on fait comme les Italiens : on va au restaurant de la marina entre 18 et 20 h, heure de l’encaissement, et tutto bene !

Pour favoriser le commerce de Roccella qui est à 3,5 km (7 aller-retour et le soleil tape), la commune met à disposition des plaisanciers des vélos, et même un tricycle avec un gros panier à l’arrière qui nous permet, en 2 voyages, de mettre 80 l de mazout dans le réservoir ; très pratique.

Mercredi 18 arrive un petit voilier (5.85 m) avec Jérôme, un Bourguignon vivant en Corse de 38 ans en solitaire, qui va rejoindre sa copine à….Athènes. Le bateau est vieux, mal équipé, pas de pilote, juste des vieilles cartes et un petit GPS portable. Et Jérôme ne connaissait rien de la navigation avant de quitter la Corse ! Comme il cherche des renseignements pour la suite de son parcours, on l’invite à souper à bord : pâtes au gorgonzola, salade, et beaucoup d’histoires à se raconter : inconscient, mais sympa !

Après ces 4 jours à Roccella, on est retapés, et il faut songer à continuer. Le jeudi 19, avec une météo N à NW 3 à 4 faiblissant, départ pour la Sicile. La mer est belle, on n’a d’ailleurs pas eu de probléme jusqu’ici, à part le fait qu’il y a de nouveau plus d’heures de moteur que de voile…c’est comme la Méditerranée ! Nous avons opté pour un atterrissage à Taormina, ce qui nous fait une étape de 68 Nm. On finira à 17h00 au mouillage dans la baie Ouest, la plus « protégée ». En fait, on se fera secouer très inconfortablement jusqu’au matin suivant, de ce fait on ne pourra même pas quitter le boat pour monter dans cette magnifique ville…c’est la rançon du voyage en bateau : plus de contraintes qu’en camping-car !

On lève donc l’ancre à l’aube du vendredi 20 pour faire les 50 Nm qui nous séparent de Syracuse. A 16h15, nous mouillons dans cette magnifique baie…calme ! La baie est belle, la vue sur les fortifications et la ville également, mais l’eau, par sa couleur, n’invite pas au bain. Tant-pis, on ne peut pas tout avoir. Nous tombons sous le charme de la vieille ville, et en profiterons 3 jours.

Tout est cadenassé quand on laisse le bateau au mouillage en Italie-Sicile : tangon, passerelle, panneau solaire, et sécurité sur le panneau de descente. De même pour l’annexe avec le hors-bord, qu’un câble de 6 m permet de sécuriser quand on descend à terre. Ça peut paraître un peu parano, mais le 2e jour, nos voisins français  ont regagné leur mouillage à 100 m de Shogun sur une vedette de police. Je suis allé les rejoindre pour leur demander ce qui c’était passé : tout simple, il ont laissé leur annexe non cadenassée sous le pont qui relie la ville nouvelle à l’ancienne, et donc annexe et moteur volés !

Mardi 24 août, dernière étape sicilienne pour son extrême Sud : Portopalo. La mer est belle, et nous partons tranquillement vers 10h pour ces 30 Nm. Un petit SE à SW dans le nez, à la place du NW annoncé par la météo, et donc 4h1/2 de moteur…ça change ! Vu le vent de Sud 4 Bf à l’arrivée, nous optons pour le mouillage côté Nord du Cap Passero. Au début, ça bouge mais ça va, dès le soir, ça roule comme à Taormina et ça va moins bien !!

Le lendemain, aucune hésitation, on prépare le pavillon de courtoisie maltais, et départ à 7h00 pour La Valette. Magnifique étape de voile pure, avec une mer belle à peu agîtée qui ne troublera même pas Trudy. 9 heures de belle voile au près pas trop serré, pas trop inconfortable, à plus de 6 n de moyenne : une première pour cette saison !

Arrivée grandiose et spectaculaire à La Valette, ville fortifiée entourée de 7 km de murailles impressionnantes, construite après le Grand Siège, entre 1565 et la fin du XVIIIe. Nous avons opté sur conseils d’amis navigateurs sur une des marinas : Msida. Nous trouvons une seule place au quai visiteurs, mais sans pendille ; trop dangereux de mettre l’ancre, on se met dans  la place, et on demande au voisin tribord la permission de s’amarrer sur sa pointe jusqu’au lendemain ou jusqu’une place se libère, vu l’absence de pendille (ici, chaque bateau prend 2 pendilles). Pas de problème, un Anglais sympa. On fait la même chose sur le bateau français de bâbord où il n’y a personne, et on est super-bien, la météo n’annonçant que peu de vent pour les 3 prochains jours. Donc on est bien… jusqu’au retour du couple de Français, vieux grincheux aigris qui n’apprécient pas du tout. Le captain arrive à garder son calme et contrôler son langage (si, si !) et on restera jusqu’au surlendemain quand nous prendrons la place du voisin  sympa. Ça, c’était vendredi 27, et on espère depuis qu’un autre fasse comme nous et prenne la place sans pendille entre Shogun et les Français, on les accueillerait avec plaisir !!

Voilà, depuis nous  faisons des km à pied et en bus (certains des années 1950-60 !) à travers cette La Valette fascinante,  tellement riche en histoire et en architecture. Nous allons y rester encore 1 semaine environ, puis nous rejoindrons sa petite sœur Gozo, la marina de Mgar où nous attendrons une bonne fenêtre météo pour les 2 étapes de 90 Nm qui nous séparent de notre hivernage à Monastir. En attendant le couscous, ce soir nous goûterons le lapin maltais, grillé aux herbes et à l’aïl. On se réjouit.

Ici à Malte, la vie est environ 20 % moins chère qu’en Italie (le diesel par ex. à € 1,03 à la place de 1,35). Les restaurants également, et le choix est très varié. Un seul bémol, en dehors des centres touristiques, c’est sale : le maltais fout tout par terre, les pêcheurs urinent là où ils sont, jour et nuit, même si c’est à 3-4 m de ton bateau…pas délicats…et les chats ne sont pas soignés du tout.

 A bientôt, amitiés et bisous. Jurg et Trudy, 1er septembre, Malte

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