Marmaris-Crète-Péloponnèse-Ioniennes (mai-juin 2010)

 

Ce dernier mois a été plus qu’animé. En effet, depuis notre départ le 22 mai de Marmaris, ce ne sont pas moins de 700 Nm (rappel : 1 Nm = 1,85 km) qui se sont affiché au compteur, en comparaison des 580 parcourus de toute la saison 2009 ! Et il nous en reste maintenant à peu près autant à parcourir jusqu’à Monastir, mais en deux mois et non pas en un, et cela après nos vacances de juillet !

Samedi 22 mai, après nos obligations policières et douanières, nous avons quitté notre place au ponton India, et quelques gentils Loulou qu’on nourrissait dans le jardin, pour une première étape incontournable : Bozzukale, chez notre ami Barbarossa. On s’offre notre dernier repas turc et quand on veut le payer, le patron dit : donne-moi 5O TL. Comme j’avais fait mon compte sur la carte, c’était moitié prix ! Alors je lui en donne 60, et il nous offre de généreux rakis ! Les adieux qui commencent…

L’île grecque de Simy est non seulement très jolie, mais elle permet de faire nos formalités d’entrée en Grèce, le plein de fuel, env. 1,35 €/l, donc 20 ct d’€ moins chère qu’en Turquie, et également de refaire la cave en vins-bières, eau gazeuze et alcools divers. Notre gentille Fotoni joue de la guitare et des rabais comme personne, et en plus elle livre sur le bateau. Le port de Simy est petit, et les gens mouillent comme ils peuvent (et comme ils savent). Nous avons toujours eu de la chance ici, mais pas dans la nuit du 24 au 25 : on se fera lever 2 fois l’ancre, une première à 22h qui nous obligera de re-mouiller, et la 2e le matin à 5h, mais là il nous suffira de retendre notre chaîne, l’ancre n’ayant pas été décrochée. Ah ! Simy.

Le 25, départ de Simy pour la petite île de Chalki, à l’Ouest de Rhodes ; une jolie balade de 36 Nm, entièrement au moteur, comme ce sera majoritairement le cas jusqu’à hier…c’est comme ça, quand on tourne d’Est en Ouest, donc contre les vents dominants. Chalki a un port très accueillant avec un ponton flottant qui nous épargne la corvée de l’ancre et un très joli petit village. Puis notre route vers la Crète passe par Karpatos, Khasos et, le 30 mai, nous touchons la « Corse grecque » (par rapport à l’indépendance de ses habitants) à Sithia. Nous trouvons une jolie place à quai, avec eau et électricité. Dans ces régions, la mer n’est jamais calme, nous avons eu des vents de secteur W à SW, donc dans le nez, et Trudy prend presque chaque matin 3 gouttes de Stugeron dans son café. Ainsi pas de problème de mal de mer jusqu’à aujourd’hui. La météo annonçant des vents d’Ouest soutenus (et notre route sur la côte Nord de la Crète étant d’Est en Ouest), nous quittons Sitia le lendemain et rejoignons la magnifique lagune de Spinalonga. Il s’agit d’une grande baie, longue de 5 km, défendue par une très belle forteresse vénitienne, et où la profondeur de l’eau turquoise est en moyenne de 3 m seulement. Nous y passons la nuit au mouillage, seuls dans un renfoncement de la côte : magique ! Mais on a du la mériter, cette nuit, car en venant ici, le réservoir d’eau avant s’est vidé dans les fonds, la faute au toujours même bout de tuyau de départ du boiler. Et avec le bruit du moteur, on n’a pas entendu la pompe à eau sanitaire qui a dû tourner quelques heures ! Après réparation, écopage de 130 l d’eau (heureusement que j’ai une pompe qui se met sur la perceuse et du 220 V à bord, car au mouillage…) elle fut méritée, cette nuit sous les étoiles. Nous avions prévu ensuite de rejoindre Héraklion, malgré la mise en garde de Carioca. Et, en effet, pas une seule place au port, et un environnement sale et bruyant. Tant pis pour Knossos, nous faisons demi-tour et rejoignons nos amis Théo et Leslie à Panormos ; une longue étape de 66 Nm, départ de Spinalonga à 07h00 et arrivée à Panormos à 18h30. Bonne place à quai qui va se révéler très houleuse dès la moitié de la nuit. A 01h00 du matin, Théo met en place une amarre avec amortisseur ; je l’imiterai le matin, car mon sommeil n’a pas été dérangé. Excellent souper à la taverne avec ces bons amis et un très bon kokino (rouge) crétois. Comme nous le constaterons durant tout notre périple crétois, les gens ici sont plus aimables que sur le continent. Après chaque repas, on nous offre un dessert (pâtisserie ou fruits frais) et le tsipouro (marc local, souvent bon) Le lendemain, vers 13h, Carioca, trop secoué, s’en va direction Réthimnon. Notre place est mieux abritée, et nous décidons de rester. Jeudi 3 juin, départ du quai de justesse, car 6 n de vent nous y poussent et courte navigation de 14 Nm jusqu’à Réthimnon, où Carioca nous indique une très bonne place avec pendille. Nous parvenons à nous y glisser malgré le vent de travers, grâce à l’hélice MaxProp et au propulseur d’étrave. Arrivée de nos amis suisses Pia et Jean-Pierre, qui sont en vacances à l’hôtel Panorama, ä Plakias, sur la côte Sud. Apéro sur Shogun avec Pia, J-P, Théo et Leslie, et j’invite tout le monde pour souper, ce jour étant celui de mon 62e anniversaire. J’ai trouvé une petite chambre pour Pia et J-P, à 50 m de la taverne Samaira où nous souperons…je n’avais rien vu la journée en réservant, mais il se révèle durant la nuit qu’il s’y passe des choses….tarifiées que la morale pourrait réprouver (mais que les sens approuvent ?!) Très bon souper à la taverne et magnifique soirée avec ces amis qui de plus m’ont couvert de cadeaux. A la fin du repas, après le dessert offert, le patron nous apporte le tsipouro ; mais pas un petit verre chacun, non, 2 carafes de 2,5 dl !! Par pure politesse, on lui a rendu les carafes…vides.

Le lendemain, nous préparons un petit sac de voyage, car nous partons 2 jours au Sud avec Pia et Jean-Pierre. Nous pouvons dormir dans leur hôtel qui a du disponible : un beau studio avec balcon et vue sur Plakias et la mer, pour € 25 yc. 2 pts déj’. Nous passerons 2 magnifiques journées, avec  remontée d’une rivière –  en pédalo !! – avec Pia qui nous découvre un bouquetin sur un rocher  Et sans tsipouro !!! Il s’agit d’une race de chèvre locale appelée kri-kri.  Ces super amis nous ramènent à notre bateau le lendemain, et nous nous promettons de nous revoir à Chania. Entre-temps est arrivé Targui, le bateau d’Emile et Chantal, des amis valaisans que nous invitons pour l’apéro, et sur la lancée, Trudy nous mitonne sur Shogun un souper fribourgeois que tant Targui que Carioca apprécient : choux-lard et jambon fumé-pdt : merci à la chaîne Lidl pour les fournitures !

Grâce aux voitures de J-P, de Carioca et d’Emile et Chantal, nous avons l’occasion de faire un approvisionnement complet et même de verser 4 jerrikans de 20 l dans le réservoir.

Après ces 6 jours à Réthimnon, nous partons le mercredi 9 juin pour Chania. Très jolie petite ville vénitienne (on s’y croirait parfois). Pris par le temps, nos amis Pia et J-P ne pourront pas venir nous dire au-revoir…dommage !

La météo étant favorable, nous décidons de quitter la Crète le lendemain pour Cythère, une longue étape de 69 Nm. Départ à 06h15 et arrivée à Avelomona (non, pas à vélo Mona !), un très joli petit port où nous jetons l’ancre. Carioca ne peut malheureusement pas nous y rejoindre, étant difficile à manœuvrer en espace restreint. Il restera au mouillage. Nous y restons le lendemain, avec des rafales à 7 Bf en travers durant l’après-midi. Ce vent tombe comme il est sorti, vers 15h. Le 12, nous rejoignons le Péloponnèse à Porto Kayio, joli mouillage où nous attend Carioca. Nous nous y reprendrons à 4 fois pour mouiller, jusqu’à ce que notre ancre croche dans le sable dur…dur dur ! Souper-taverne, les pires calamars qu’on ait mangé cette année !! Comme nous avons visité la Péloponnèse 10 jours en voiture en 2007, nous passerons le Sud pour remonter la côte Ouest en 4 étapes sans visites : Koroni – Pylos, la baie Navarinou, théâtre d’une célèbre bataille navale en 1827), et Katakolon, départ de milliers de touristes débarqués chaque jour de paquebots géants pour aller en troupeaux visiter Olympie. Nous avons décidé de rejoindre les îles Ioniennes avant de rentrer dans le golfe de Patras.

Nous avons donc quitté Katakolon le vendredi 18 pour gagner le Sud de l’île de Céphalonie, un petit port nommé Poros. Pour une fois un peu de jolie voile.

De Poros, nous avons gagné l’île d’Ulysse, Ithaque à Vathi que nous connaissons bien. La taverna qui mitonnait un merveilleux rôti de porc est malheureusement fermée, et nous nous rabattons sur de l’agneau au four, excellent. Mais la portion est si généreuse que 3-4 chats nous aideront à finir. Nuit tranquille (pas de flotille !!) et départ samedi 19 pour le merveilleux mouillage de Petalas, que je connais depuis 1983, et Trudy depuis 1996. Très grande baie fermée où nous mouillons dans 3 m d’eau, sous la grotte aux chauve-souris. L’après-midi, la mer est blanche d’écume, un vent catabatique s’est levé à 30-35 noeuds pendant 2-3 heures, puis grand calme, avec les biquettes qui viennent boire un coup en fin de journée. Nuit calme et départ lundi matin pour Missalonghi d’où on écrit ces lignes. Des Hollandais associés à un Grec terminent la marina, et la place est confortable. Ravitaillement en ville à une demi-heure, à pied bien sûr, et retour chargés comme des mulets. Ce sera bien pour Trizonia où l’on ne trouve que le strict nécessaire, et où nous allons passer 4 à 5 semaines de vacances dès demain, La météo nous annonce de l’Ouest à 5-6 Bf, ce qui nous permettra de « tailler le route » avec 1/3 à ½ génois. Ca brassera un peu, mais 3 gouttes de Stugéron règleront le problème.

Voilà, bonnes vacances à vous tous et toutes, et prochaines news quand nous reprendrons la route Nord, puis Ouest jusqu’à Monastir.

Amitiés et bisous à ceux qui auront eu le courage de finir ce long papier, nous allons en ville voir Suisse-Chili !

Leave a Reply