Monastir-Pantelleria-Sardaigne-Corse juin 2011

Nous avons finalement quitté sans beaucoup de regrets Monastir et la Tunisie le vendredi 10 juin à destination de Pantelleria. Une assez longue étape de 84 Nm qui a nécessité un départ à 5h du matin pour avoir une chance d’arriver de jour. Nous arriverons effectivement à 20h à Pantelleria, après une navigation voile-moteur et une mer pas trop désagréable. A l’ancre au quai du Porto Vecchio, c’est Arthur, notre voisin de Monastir qui prend les amarres ! Nous sommes un peu fatigués, et la première pizzeria est la bienvenue. Le dodo sera agité, ce port est en effet des plus rouleurs. Le matin à 6h, je vais à pied faire une petite reconnaissance au Porto Nuovo, à 1,5 km, et 2 ouvriers du chantier naval m’indiquent qu’il n’y a pas de place, mais que je peux me mettre à couple d’un boat-people tunisien réquisitionné par les douanes, qui n’est pas prêt de reprendre la mer. Retour au bateau, je dis à Trudy: on déjeune sur le banc du quai (sur le bateau très inconfortable) ou on va tout de suite au porto Nuovo…ce qui est fait en une ½ heure. Le paradis, sans un mouvement, et gratuit. On y restera une pleine semaine. Ceux qui sont à côté au chantier naval sont moins bien installés que nous et ils paient € 25/j car ils ont eau et électricité
Le samedi soir, un Italien nous interpelle depuis le quai: il a des produits locaux à nous faire déguster: du vin, des abricots, de l’origan. Son Zibibbo blanc est une pure merveille, qu’il nous vend €3 la bouteille (Carole Bouquet vend son Passito à 45 € !!). Pascuale a 77 ans, est volubile et très sympathique. Nous convenons d’un rendez-vous pour le lundi 13. Il nous fera faire le tour de l’île avec sa petite Panda ( il n’y a que ça là-bas que ça devrait s’appeler Pandalleria ) pour € 30 et le dîner ( mais zé manze solo pocco- pocco !)
Une journée magnifique, avec visite du lac salé de l’ancien cratère, de la sauna naturelle dans la montagne (vapeur à 45-50° au fond d’une grotte) dîner spaghettis sur la côte, grotte au bord de la mer avec piscine naturelle à 35 °) et on finit la journée chez lui. Courgettes, oignons, citrons, herbes aromatiques, les abricots les meilleurs que l’on ait jamais goûtés ( ils poussent sans eau, ni de pluie ni d’arrosage. Petits, juteux, goûteux, on fera de la confiture à se relever la nuit. Et mise en bouteilles du Zibibbo.
Le dimanche 12 juin, on invite pour l’apéro un couple suisse. Ils sont au Porto Vecchio, mais la houle ne les dérange pas trop ! Au cours de la conversation, il s’avère que leur voilier Oceanis 381 vient aussi du lac Léman et a été acheté comme notre Bavaria 38 Ocean à notre ami Frank de Pully!!. Il s’appelait Topaze, et maintenant Sweet Blue…c’est petit, la Méditerranée !
Il faut songer à la traversée sur le Sud de la Sardaigne, itinéraire que l’on a préféré à Sicile, car les Eoliennes n’ont pas de bons abris, et la côte SW Italie par où on était descendu en 2006 sera difficile en juillet. Nous y avons payé en 2006  € 110  pour une nuit à Capri, fin mai. On a entendu des plaisanciers qui ont payé € 250 au mois d’août 2010, et ils ont du s’estimer contents d’avoir une place ! On remontera donc la Sardaigne et la Corse par leur côte Est, à l’abri des coups de vent de NW. Pascuale vient nous dire au revoir, et faire des photos qu’on lui enverra cet automne. Et c’est parti le vendredi 17 juin à 8h du matin. Une traversée de 180 Nm en 31 heures, à la voile avec le plus souvent le moteur en appui. La mer est belle les 10 premières heures, désagréable ensuite, et un peu plus désagréable pour les 14 dernières heures: c’est comme la Méditerranée ! Grâce aux gouttes de Stugéron, Trudy n’est pas malade: super. Arrivée au Sud de la Sardaigne, à Villasimius, avec un avant-goût des tarifs de l’été: € 70 par jour, douches en sus, et sans Internet… les Turcs sont plus évolués…, mais ils n’ont pas le jambon de Parme !! ..Le dimanche, nous restons malgré le prix: rafales de NW à 60 – 70 km/h. Un voilier italien qui ne tient plus au mouillage devant la marina se décide à lever l’ancre et partir. On le reverra revenir 2 heures plus tard,…démâté ! Il vaut mieux parfois payer 70 €.
Puis c’est la remontée de la côte Est de la Sardaigne, avec haltes à Porto Corallo, Santa Maria Navarrese, très sympa, La Caletta et Olbia, où nous passons une excellente nuit au mouillage, tout au fond du golfe.
Depuis Olbia il faut rejoindre la Corse, une étape de 46 Nm qui commence dans la quiétude. On se dit qu’on va traverser les Bouches de Bonifacio facile…tu parles, Trudy me dit: c’est quoi, là-devant, ça moutonne ? Ben on n’est pas déçus, en quelques minutes le vent passe de 2 à 6-7 Bf (60-70 km/h) avec la mer qui va avec. Comme on est au près avec le vent et la mer du Nord Ouest, quelques vagues, pour la première fois depuis qu’on est en route, passent par-dessus la bôme et la grande-voile ferlée; ça fait haut, sur un cockpit central…mais on étale avec 1/3 de génois, et vers 15h, on arrive en Corse, dans la magnifique baie de Rondinara: les Caraïbes avec fond de sable blanc et eau turquoise… ! Une baie pour nos amis Leslie et Théo de Carioca, mis à part qu’elle est pleine de bateaux moteurs venus y passer la journée. Le soir est beaucoup plus calme, mais on partira demain matin avant qu’ils ne reviennent. Premier bain, douce nuit sans aucun bruit !
De Rondinara, courte navigation de 14 Nm sur Porto Vecchio. On s’y reposera le jeudi 30 juin, avec visite de la vieille ville, ravitaillement au Casino (on y trouve les mêmes produits qu’à Roche (Vd) c’est bien la preuve qu’on se rapproche de la civilisation ?? De Porto-Vecchio, c’est Solenzara, La Taverna (Campoloro débaptisée), où nous arrivons le dimanche 3 juillet. Là, on apprendra qu’on a manqué nos amis d’Aigle, Daniel, Paul et leurs chéries, qui ont fini leurs vacances à moto quelques jours avant notre arrivée. Dommage, on aurait bien fait la fête autour d’une cuisse de sanglier !! De là, montée au génois sur Bastia, avec arrivée dimanche 3 juillet à 12h30. La capitainerie est fermée, et nous obtiendrons une bonne place 1 heure plus tard.
Nous y sommes encore aujourd’hui, et probablement encore un jour ou deux, car mardi 5 est annoncé orageux. Le port Toga est très agréable, pas trop cher (€ 45/jour quand-même) et la vieille ville et la citadelle ont un charme certain.
La suite, ce sera Macinaggio, la traversée sur la Côte d’Azur et une pause 15 juillet-30 août à Port Camargue: le problème juillet-août, en France et en Italie, c’est que les marinas débordent, et d’autant plus quand un coup de vent en mistral ou tramontane est annoncé. Et si on vous accepte, il faut allonger les dollars pas triste !
Voilà, à part ça tout va bien, le bateau est top, aucun soucis ni d’intendance ni mécanique, l’équipage un peu nostalgique, une nostalgie de fin de rêve peut-être.
Amitiés et bisous à toutes et à tous.
Bastia, Corse, lundi 4 juillet 2011

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One Response to “Monastir-Pantelleria-Sardaigne-Corse juin 2011”

  1. ruth et françois dit :

    je peux comprendre qu’après toutes ces aventure que la nostalgie s’installe en pensant que Shogun retournara peut-être au lac ……bonne continuation bises du Portugal où après 1 mois de vie commune avec Gudrun et Sigfried, nos amis sont repartis hier pour rejoindre Asante.

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